Dans le cadre des activités de monitoring de la situation des droits humains, l’équipe du FDAPID a effectuée une descente sur terrain pour évaluer de la situation des prisonniers en général et en particulier celle des autochtones pygmées en conflits avec la loi détenus dans les prisons centrales Munzenze de Goma et Kakwangura de Butembo.

L’équipe du FDAPID déplore la surpopulation carcérale dans la prison Munzenze qui héberge à ce jour plus de 3000 détenus alors que sa capacité d’accueil est de 300 personnes et de plus de 700 détenus dans la prison de Kakwangura construite pour 200 prisonniers. Parmi ces détenus qui traversent un calvaire, nous avons déniché 13 autochtones pygmées dont 9 dans la prison centrale Munzenze de Goma et 4 dans celle de Kakwangura.

Alors que la RD Congo est déjà classée parmi les Pays du monde qui ont un cadre légal qui protège les droits des peuples autochtones, nous sommes intrigués par la détention de ces 13 pygmées dans des conditions inhumaines. L’un des leaders emblématiques, à la personne de MAOMBI MWAKA Sandiyo, président des Pygmées de Bwerapfula/Kitshanga en Territoire de Masisi est aussi détenu depuis le 16 janvier 2023, jour de son arrestation par les éléments de la Police Nationale Congolaise suite à un dossier foncier enregistré sous le n° RMP 2893/PR/MM qui oppose plusieurs familles de Pygmées de Bwerapfula/Kitshanga à Monsieur Robert MANGO LUKAMBA.

Préoccupé par cette situation périlleuse, FDAPID demande à son Excellence le Monsieur le Gouverneur Militaire de Province du Nord-Kivu :

– De s’impliquer pour l’application des articles 5, 42 et 48 de la loi n°22/030 du 15 Juillet 2022 portant protection et promotion des droits des Peuples Autochtones Pygmées afin que MAOMBI MWAKA Sandiyo soit libéré sans préalables et que les dossiers judiciaires des autres Pygmées soient diligentés pour l’acquittement des innocents ;

– De mettre en place un mécanisme efficace de traitement des dossiers de tous les détenus pour désengorger les prisons de la Province du Nord-Kivu qui enregistrent ces derniers temps plusieurs cas de décès à cause de mauvaises conditions de détention.

Fait à Goma, le 05/04/2023.